Il existe de nombreuses théories mais aucune ne fait consensus. On vous présente ici les grandes tendances.
Les recommandations de l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande le bannissement complet des écrans avant l’âge de 2 ans et de limiter le temps d’écran à une heure par jour entre deux ans et cinq ans.
La règle du 3-6-9-12
D’après une enquête de 2017, les enfants passent, en moyenne, 4 h 11 min par jour devant les écrans. Le psychiatre Serge Tisseron déconseille un temps d’écran supérieur à 1 h 30 min par jour pour les enfants de 3 à 5 ans et 2 heures pour les plus de 6 ans. Par ailleurs, il recommande la règle du « 3-6-9-12 ».
La méthode des "4 pas"
La psychologue Sabine Duflo développe, quant à elle, une méthode inspirée des recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie, celle « des 4 pas », pour mieux gérer le temps d’écran.
Pas d’écrans le matin
L’attention est essentielle pour les apprentissages scolaires. Or, les écrans surstimulent l’attention non volontaire et épuisent l’attention de l’enfant au bout de 15 minutes. Un enfant qui regarde un écran le matin est capté par les stimuli visuels et sonores ultrarapides de l’écran ; ceux-ci fatiguent son système attentionnel avant d’arriver en classe. Cela peut avoir des conséquences sur ses apprentissages.
Pas d’écrans durant les repas pour préserver les échanges familiaux
Les écrans durant les repas limitent le temps d’échange en famille. Profitons de ce moment pour que chacun parle de sa journée et des jours à venir !
Pas d’écrans avant de s’endormir
Le sommeil se forme avec les dernières images perçues. Il sera de moins bonne qualité si on regarde un écran avant de s’endormir, car l’image animée, même adaptée, n’est pas une activité calmante pour le cerveau de l’enfant. L’écran diffuse une lumière bleue (LED) qui inhibe la sécrétion de la mélatonine, hormone régulatrice du sommeil, empêchant l’enfant de s’endormir naturellement.
Une étude de l’Institut national du sommeil et de la vigilance révèle que 88 % des jeunes de 15 à 24 ans sont en manque de sommeil et dorment ainsi moins de 7 heures contre les 8 recommandées. En cause, l’hyper-connexion. Une fois couchés, plus de 8 jeunes sur 10 passent en moyenne 1 h 08 min essentiellement sur les écrans, avant d’éteindre la lumière et 1 h 38 min le week-end… Le rapport préconise de respecter un « couvre-feu digital » une heure avant le coucher.
Pas d’écrans dans la chambre de l’enfant
Avec la présence d’écrans dans la chambre du jeune enfant, les parents n’ont pas la possibilité de contrôler l’usage qu’il en fait. L’interdiction verbale doit donc s’accompagner d’outils de contrôle (installation de logiciels de contrôle parental, restriction d’accès aux écrans, durée, horaires, etc)
Et si on parlait contenu ?
Certains chercheurs se refusent à définir une durée quotidienne maximale d’usage des écrans, ainsi qu’un âge en dessous duquel leur usage serait déconseillé.
Ils dénoncent ce qu’ils appellent le screen-time shaming, qui est un jugement porté de la part de certains parents sur d’autres parents ou leurs enfants. Pour eux, le rôle éducatif d’un parent concernant les écrans, dépend d’abord du type de contenu et de la possibilité de partager le moment avec l’enfant dans le cadre d’un visionnage partagé (co-viewing).
Les outils de contrôle
De nombreuses applications et logiciels permettent, à présent, d’analyser le temps passé devant son smartphone, tablette ou ordinateur et d’imposer (ou s’imposer) des limites : blocage des applications après un temps défini, statistiques d’utilisation, etc. On peut également paramétrer box et console de jeux pour un arrêt durant des plages horaires précises.
La recette idéale n’existe malheureusement pas.
Les règles à mettre en place dépendent souvent de l’enfant, et changent en fonction de son âge et de sa maturité.
L’essentiel est d’en parler en famille !
L’occasion idéale pour s’interroger, nous aussi les adultes, sur notre relation aux écrans…